Installer des panneaux solaires sur sa toiture, c’est faire le choix d’une énergie plus propre, plus locale et, à terme, plus économique. Mais entre l’achat des modules photovoltaïques, le dimensionnement de l’installation et les démarches administratives, vous risquez de passer à côté d’un élément technique, alors qu’il est pourtant tellement important, l’onduleur ! Ce petit boîtier discret est responsable d’une mission essentielle, sans laquelle l’électricité produite resterait inutilisable dans votre logement.
Mais comment savoir quel type d’onduleur installer ? Faut-il centraliser la conversion de l’électricité en un seul point, ou préférer une approche individualisée pour chaque panneau ? En d’autres termes, vaut-il mieux opter pour un onduleur central ou des micro-onduleurs ? Le choix n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît, car ces deux technologies, bien que similaires sur le principe, s’adaptent à des contraintes très différentes et c’est pourquoi Milliot Green vous en propose un comparatif clair. Nous passons en revue tous les critères essentiels pour vous aider à sélectionner la solution la mieux adaptée à votre projet solaire.
L’onduleur dans une installation photovoltaïque, ça sert à quoi ?
L’onduleur, ce boîtier électronique, assure la conversion du courant continu en courant alternatif, une étape tout simplement obligatoire pour rendre l’électricité solaire exploitable au sein d’un logement. Mais d’abord, voyons comment fonctionnent les panneaux solaires. Grâce aux cellules qui composent leur surface, ils captent les rayons du soleil et les transforment en courant continu, autrement dit une électricité qui circule toujours dans le même sens. Or, le réseau domestique français fonctionne exclusivement avec du courant alternatif, à une fréquence de 50Hz et une tension de 230 volts. Sans l’intervention d’un onduleur, l’énergie produite par les panneaux resterait inutilisable pour les appareils électroménagers du quotidien, comme un réfrigérateur, une machine à laver ou un four électrique.
Un onduleur performant garantit une conversion efficace, ce qui réduit les pertes et augmente la quantité d’électricité réellement disponible, que ce soit pour l’autoconsommation, pour devenir indépendant énergétiquement, ou pour la revente au réseau public. C’est pourquoi sa qualité influe directement sur la rentabilité de votre production solaire.
L’onduleur agit également comme un régulateur intelligent. En cas de surtension, de surchauffe ou de problème électrique détecté sur le réseau ou l’installation, il peut se mettre automatiquement en sécurité afin de préserver l’intégrité des équipements reliés. Certains modèles disposent même de systèmes de surveillance en temps réel, offrant une vision précise des performances et alertant en cas d’anomalie. Qu’il soit centralisé ou réparti sous forme de micro-onduleurs, le principe de conversion reste le même. Ce qui différencie ces deux approches, ce sont les modalités d’installation, les coûts associés et la manière dont la production est gérée.
Onduleur central et micro-onduleur, quelles différences ?
L’onduleur central, c’est la solution la plus classique dans les installations solaires résidentielles. Il s’agit d’un unique appareil chargé de convertir l’ensemble de l’électricité produite par les panneaux d’une même installation. En pratique, les panneaux sont reliés entre eux en série pour former ce qu’on appelle une chaîne, qui converge vers un seul onduleur. Ce dernier est généralement installé dans un espace abrité, comme un garage, un cellier ou une cave, afin d’éviter les variations de température ou l’humidité. Un onduleur central est capable de gérer entre 6 et 20 panneaux, selon sa puissance, qui peut varier de 3 à 12kWc. Son prix oscille entre 800 et 2000 euros, en fonction du modèle et de la capacité choisie. Sa durée de vie moyenne est estimée à une dizaine d’années, avec un remplacement à envisager vers 12 ans pour maintenir des performances optimales.
À l’inverse, les micro-onduleurs adoptent une approche totalement décentralisée. Ici, chaque panneau solaire dispose de son propre onduleur miniature, directement fixé à l’arrière du module, parfois à raison d’un pour deux panneaux. Cela permet à chaque unité de fonctionner indépendamment des autres, sans subir l’effet domino d’une baisse de performance d’un seul panneau. Cette modularité est particulièrement intéressante pour les toitures à plusieurs pans, orientés différemment, ou partiellement exposées à l’ombre. Le coût d’un micro-onduleur varie de 150 à 350 euros pièce. En revanche, leur longévité est nettement supérieure puisque la plupart des modèles affichent une durée de vie de 25 à 40 ans, certains allant même jusqu’à 50 ans pour les gammes les plus avancées !
Avantages et inconvénients des deux technologies
La performance d’un système photovoltaïque repose en grande partie sur l’efficacité de son onduleur. Lorsque tous les panneaux sont installés dans une configuration idéale, exposition plein sud, inclinaison uniforme, absence d’ombres, un onduleur central peut offrir un excellent rendement. Son fonctionnement en série permet une gestion simple et efficace de l’énergie produite, à condition que chaque panneau reçoive une irradiation équivalente. En revanche, dans les configurations plus complexes, comme une toiture multi-orientée ou partiellement ombragée, les micro-onduleurs se révèlent nettement plus performants. Grâce à leur fonctionnement indépendant, ils permettent à chaque panneau d’optimiser sa production en fonction de ses propres conditions. Ce type de configuration peut améliorer la productivité globale de 5 à 25% selon les situations.
En matière de maintenance, le modèle centralisé offre une réelle simplicité. Un seul boîtier à surveiller, souvent installé au sol ou dans un local technique. Il est donc facilement accessible en cas de panne ou pour un simple contrôle. À l’inverse, les micro-onduleurs nécessitent parfois des interventions plus complexes, leur emplacement, sous chaque panneau, impliquant un accès à la toiture. Toutefois, leur capacité à fournir des données individuelles permet un diagnostic précis et rapide. En cas de dysfonctionnement, il est facile de cibler le module concerné, ce qui évite les pertes de production inutiles.
Concernant la sécurité, les micro-onduleurs présentent un avantage important. Leur technologie basse tension limite les risques d’arc électrique, réduisant ainsi les probabilités d’incendie ! De leur côté, les onduleurs centraux, protégés à l’intérieur de l’habitation, sont moins exposés aux intempéries et variations de température. Il faut toutefois rappeler que la durée de vie des panneaux solaires dépasse généralement les 25 ans. Un onduleur central devra donc être remplacé au moins une fois sur cette période, alors que les micro-onduleurs peuvent accompagner toute la vie de l’installation.
Onduleur central et micro-onduleur, lequel choisir ?
Le choix entre onduleur central et micro-onduleurs doit avant tout être guidé par votre situation réelle, celle de votre toiture, mais aussi par vos projets à moyen ou long terme. Pour un logement dont le toit présente une exposition plein sud uniforme, sans obstacle type cheminée ou arbre, et que vous équipez de 6 à 12 panneaux pour une autoconsommation classique, un onduleur central reste un choix cohérent. Ce profil correspond souvent aux propriétaires qui veulent produire localement une partie de leur électricité sans avoir à investir dans un système plus complexe. C’est aussi le scénario idéal lorsqu’on cherche à amortir rapidement son installation grâce à un coût initial plus contenu.
Mais toutes les toitures ne se ressemblent pas, et dans bien des cas, une approche plus souple est nécessaire. Si votre toit est composé de plusieurs versants, que certains panneaux peuvent se retrouver ombragés à certaines heures, ou si vos surfaces disponibles ne sont pas toutes orientées de la même manière, les micro-onduleurs s’imposent d’eux-mêmes. Leur fonctionnement indépendant par module permet de préserver un rendement optimal dans des conditions irrégulières. Cette solution est aussi à envisager si vous prévoyez l’installation de panneaux solaires dès la construction d’une maison neuve car elle vous garantit une évolutivité simple et sans contrainte, notamment si vous souhaitez ajouter des modules par la suite, pour couvrir des besoins futurs comme une borne de recharge ou une pompe à chaleur.
Dans les projets plus complexes, par exemple une extension ou une dépendance, il peut être judicieux de combiner les deux technologies. Mais attention, ce type d’architecture hybride nécessite un dimensionnement précis et une parfaite coordination. Pour éviter les erreurs coûteuses, mieux vaut faire appel à un installateur de panneaux photovoltaïques expérimenté, capable d’analyser la géométrie de votre toiture, vos habitudes de consommation et votre vision à long terme pour vous proposer la solution la plus adaptée.