Bonne nouvelle, l’énergie solaire séduit de plus en plus de foyers français, attirés par la perspective d’économies et d’une démarche plus écologique. Mauvaise nouvelle, cet engouement crée aussi un terrain propice pour des pratiques frauduleuses. Des offres alléchantes qui cachent parfois des méthodes trompeuses, exploitant l’intérêt pour le photovoltaïque pour piéger les consommateurs mal informés !
Les techniques d’arnaque sont nombreuses et s’affinent constamment, faux panneaux gratuits, documents présentés comme des études mais étant en réalité des bons de commande, et même usurpation de noms d’organismes officiels. Des dizaines de milliers de particuliers tombent ainsi dans ces pièges chaque année, réalisant parfois l’escroquerie beaucoup trop tard. Face à cela, la vigilance ne suffit pas toujours. Il vous faut posséder les bons repères pour identifier les signaux d’alerte et faire la distinction entre un professionnel sérieux et un vendeur malveillant. C’est tout l’objectif de cet article, vous donner les clés pour déjouer ces arnaques avant qu’il ne soit trop tard. Milliot Green s’engage à vous aider à y voir clair en décryptant les techniques frauduleuses et en vous apportant des solutions concrètes pour sécuriser votre projet d’installation solaire.
Pourquoi les arnaques au solaire explosent ?
L’engouement des Français pour l’installation de panneaux solaires ne cesse d’augmenter, avec plus de 300 000 nouvelles installations chaque année ! Une popularité qui repose sur une double motivation forte, réaliser des économies sur le long terme et contribuer à un mix énergétique plus vert. Un essor qui s’inscrit dans un contexte économique bien précis, celui d’une facture d’électricité qui a déjà bondi de plus de 50% en dix ans, et où l’électricité augmente et continuera d’augmenter selon toutes les projections.
Cette perspective pousse de nombreux foyers à chercher des solutions pour maîtriser leurs dépenses énergétiques. L’autoconsommation solaire, c’est une réponse particulièrement attrayante. Malheureusement, cet attrait grandissant fait aussi le jeu d’opérateurs peu scrupuleux, prêts à exploiter la situation. Certains profitent du flou autour des aides et subventions publiques pour entretenir la confusion avec de simples remises commerciales. Le but, laisser croire à une installation gratuite ou intégralement remboursée, un argument particulièrement efficace auprès de personnes plus vulnérables ou moins informées, notamment en zones rurales ou parmi les ménages modestes. D’autant plus que, malgré l’interdiction formelle du démarchage téléphonique pour les travaux de rénovation énergétique depuis 2020, de nombreuses entreprises continuent de contourner la loi via des intermédiaires, contactant les particuliers sous divers prétextes. Dans ce marché en forte croissance, il devient donc difficile de distinguer facilement les installateurs fiables des opportunistes.
Les cinq signaux d’alerte à connaître pour éviter les escrocs !
Les escroqueries dans le secteur du solaire photovoltaïque se présentent sous de multiples facettes, mais il existe des méthodes récurrentes qu’il est important de connaître pour s’en prémunir. L’une des tactiques les plus insidieuses consiste à faire signer un document présenté comme une simple autorisation de visite ou une étude technique, alors qu’il s’agit en réalité d’un véritable bon de commande ou contrat d’engagement. Les victimes se retrouvent alors liées légalement à l’entreprise sans en avoir conscience. Il arrive même qu’un crédit à la consommation soit souscrit à leur nom à cette occasion. Ces pratiques sont particulièrement courantes lors de visites à domicile non sollicitées ou dans l’effervescence des salons et foires, où la pression peut être forte.
Une autre approche très attractive, mais totalement trompeuse, c’est la promesse d’une installation gratuite ou à 1€. Ce discours capitalise sur d’anciennes aides, comme l’isolation à 1€, qui n’existe plus pour le photovoltaïque classique. Aucune aide publique actuelle ne couvre 100% du coût d’une installation solaire ! Attention notamment à MaPrimeRénov’, qui ne finance les systèmes solaires que s’ils produisent de la chaleur, chauffe-eau, hybride, pas l’électricité seule. L’objectif est de pousser à une signature rapide avant que le client ne vérifie les informations.
Les fraudeurs n’hésitent pas non plus à usurper des identités officielles pour gagner votre confiance. Des commerciaux peuvent se réclamer de grandes entreprises comme EDF et Enedis, ou même de collectivités locales, en utilisant leurs logos pour paraître légitimes. Cette mise en scène vise à créer un sentiment d’autorité et à réduire votre méfiance pour vous faire vous engager sans prendre le temps de vérifier leurs dires.
Autre gros classique, la surfacturation abusive. Des installations modestes, comme un kit de quelques panneaux, sont vendues à des prix très largement supérieurs au marché, parfois le double ! Cette pratique s’accompagne souvent de la dissimulation de crédits à taux d’intérêt très élevés, présentés de manière complexe dans le contrat.
Enfin, une caractéristique commune à ces méthodes, c’est la création d’un sentiment d’urgence. Appels insistants, visites non prévues, offres exceptionnelles limitées dans le temps. Le but est de vous déstabiliser et de vous forcer à décider impulsivement, vous empêchant ainsi de comparer sereinement ou de demander conseil.
Comment distinguer un professionnel fiable d’un escroc ?
Un installateur digne de confiance commence toujours par se déplacer chez vous. Cette visite sur place est indispensable pour évaluer l’ensoleillement de votre toiture, détecter les zones d’ombre, mesurer l’inclinaison ou vérifier la structure du toit. Sans cette étude détaillée, toute proposition commerciale ou devis trop hâtif doit vous alerter ! Aussi exigez toujours la preuve des qualifications reconnues. Un gage de sérieux, c’est la qualification RGE et QualiPV. La mention RGE pour Reconnu Garant de l’Environnement est nécessaire pour accéder aux aides publiques, et QualiPV est spécifique aux professionnels du solaire photovoltaïque. Vérifiez bien leur validité, car elles sont renouvelées régulièrement. L’assurance décennale, couvrant l’installation et potentiellement votre bâti pendant dix ans, est également un indicateur clé de fiabilité.
Un bon professionnel vous détaillera précisément les marques et modèles des panneaux, onduleurs et batteries proposés, ainsi que leurs garanties, souvent 20 à 25 ans pour les panneaux, 10 à 12 ans pour les onduleurs. Le devis doit être clair, prestations, prix détaillé exprimé au kWc, généralement entre 2500 et 3500€ HT, coordonnées complètes de l’entreprise, taux de TVA appliqué et mention du délai de rétractation légal.
Consultez les retours d’expérience sur des plateformes fiables comme Google, sur les réseaux sociaux, ou même encore les forums spécialisés. Soyez attentif aux commentaires trop génériques ou massivement publiés en même temps, qui pourraient être faux.
Vous avez un doute ou avez signé trop vite, que faire ?
Si, après avoir signé pour une installation solaire, vous avez le moindre doute sur l’entreprise ou si vous suspectez une pratique trompeuse, il faut absolument réagir très rapidement. Ne laissez pas la situation s’installer ! Dans la plupart des cas, si le contrat a été signé à votre domicile ou à distance, par téléphone, ou internet, vous disposez d’un délai légal de 14 jours calendaires pour annuler le contrat sans frais ni justification. Ce délai commence le lendemain de la signature. Attention cependant, ce droit de rétractation ne s’applique généralement pas si vous avez signé le contrat sur une foire ou un salon commercial, d’où l’importance d’être extrêmement vigilant dans ces lieux. La démarche pour exercer ce droit est simple, envoyez sans délai un courrier recommandé avec accusé de réception à l’entreprise. Ce document est votre preuve. Mentionnez clairement votre volonté d’utiliser votre droit de rétractation et précisez la date à laquelle vous avez signé le contrat.
En parallèle, n’hésitez pas à vous faire accompagner. Contacter une association de défense des consommateurs, comme UFC-Que Choisir, CLCV ou une organisation spécialisée dans le solaire comme le GPPEP. Elles ont l’expérience de ce type de litige et peuvent vous conseiller utilement sur la marche à suivre. Si vous êtes face à une pratique manifestement frauduleuse, effectuez un signalement sur la plateforme gouvernementale SignalConso, gérée par la DGCCRF. C’est une démarche gratuite qui permet d’alerter les autorités.
Enfin, constituez impérativement votre dossier. Rassemblez tous les documents échangés, les devis, contrats, mails, SMS, les descriptifs techniques, et si un crédit est associé, les documents bancaires. Ces preuves seront capitales si l’entreprise refuse d’annuler la commande et si vous deviez engager une procédure plus lourde. La clé, c’est de ne pas rester isolé et d’agir méthodiquement.