Vous regardez vos factures d’électricité grimper et vous vous demandez combien de temps encore vous pourrez absorber cette hausse ? Et si la réponse se trouvait sur votre toit ! En 2025, l’installation de panneaux solaires n’est plus un pari risqué réservé à quelques pionniers. C’est une stratégie financière et énergétique qui peut transformer votre logement en petite centrale autonome, capable de produire tout ou partie de l’électricité dont vous avez besoin. Mais avant de franchir le pas, vous vous posez la question légitime du budget.
Entre primes nationales, mécanismes de rachat de votre production, prêts à taux zéro, TVA réduite et aides locales, le paysage des financements est riche, mais aussi très complexe. Les règles changent régulièrement, les barèmes évoluent chaque trimestre, et certains dispositifs sont suspendus puis réactivés ! Il vous faut des informations claires et précises, c’est ce que Milliot Green vous propose dans cet article qui décrypte pour vous toutes les solutions de financement accessibles en 2025.
Les incitations directes de l’État, primes, tarifs et fiscalité
En 2025, l’État met à disposition plusieurs solutions financières pour encourager l’installation de panneaux solaires. La principale, c’est la prime à l’autoconsommation, destinée aux foyers qui consomment une partie de l’électricité produite et vendent le surplus. Son montant varie selon la puissance de l’installation, 80€ par kilowatt-crête jusqu’à 9kWc, 180€ entre 9 et 36kWc, puis 90€ jusqu’à 100kWc. Une installation domestique de 3kWc ouvre ainsi droit à 240€. Pour en bénéficier, l’installation doit être raccordée au réseau, réalisée par un installateur qualifié RGE QualiPV, et mise en service en autoconsommation. Le versement intervient en un seul paiement, environ un an après la mise en service.
Une seconde solution vient compléter la première, l’obligation d’achat. EDF OA ou une entreprise locale est tenue de racheter l’électricité non consommée. Le contrat est valable 20 ans, avec un tarif fixé chaque trimestre. En 2025, la revente du surplus pour une installation de moins de 9kWc s’élève à environ 4 centimes par kilowattheure. Pour des puissances comprises entre 36 et 100kWc, le tarif en vente totale avoisine 10 centimes par kilowattheure. À titre d’exemple, une installation de 3kWc produisant 3000kWh par an, dont la moitié est injectée sur le réseau, rapporte environ 60€ par an.
La fiscalité apporte également un avantage non négligeable. Les recettes issues de la revente sont exonérées d’impôt lorsque l’installation ne dépasse pas 3kWc, qu’elle est raccordée en deux points maximum et qu’elle n’est pas liée à une activité professionnelle. Enfin, la TVA applicable varie selon la date de pose. Jusqu’au 30 septembre 2025, le taux est de 10% pour les petites installations et 20% au-delà. À partir du 1er octobre 2025, un nouveau taux réduit de 5,5% concernera les installations de moins de 9kWc en autoconsommation, à condition qu’elles soient associées à des dispositifs de gestion ou de stockage.
Les aides à la rénovation énergétique

MaPrimeRénov’ reste la principale aide publique dédiée à la rénovation énergétique, mais son application au solaire est limitée. Le dispositif, géré par l’Agence nationale de l’habitat, finance l’installation de panneaux thermiques, destinés à la production d’eau chaude ou au chauffage, ainsi que de panneaux hybrides qui combinent électricité et chaleur. Le photovoltaïque pur, c’est-à-dire destiné uniquement à la production d’électricité, n’entre pas dans le champ de la prime. Le montant de l’aide varie selon plusieurs paramètres, le profil de revenus du foyer défini par l’Anah, le gain énergétique généré et la localisation géographique du logement. Les conditions incluent un logement de plus de 15 ans, l’usage en résidence principale et l’obligation de passer par un professionnel RGE pour les travaux.
L’année 2025 est toutefois marquée par un changement important, le guichet dédié aux rénovations globales individuelles a été suspendu le 23 juin ! Il doit rouvrir le 30 septembre, mais uniquement pour un nombre limité de dossiers et avec une priorité donnée aux ménages les plus modestes. Les parcours dits par gestes, par exemple l’installation seule d’un système solaire thermique, ainsi que les dossiers pour les copropriétés restent accessibles. Mieux vaut donc anticiper le calendrier des travaux pour ne pas se heurter à une fermeture temporaire du guichet. Une autre déclinaison, connue sous le nom de MaPrimeRénov’ Sérénité, vise les rénovations lourdes permettant un gain énergétique supérieur à 35%. Cette formule peut couvrir jusqu’à 50% du montant hors taxes des travaux, dans la limite de 15000€ pour les ménages très modestes, et 35% avec un plafond de 10500€ pour les foyers modestes. Elle ne peut pas être utilisée pour un simple projet photovoltaïque, mais elle devient pertinente lorsqu’un projet solaire s’intègre dans une rénovation plus large.
Les certificats d’économies d’énergie apportent un soutien financier supplémentaire. Gérés directement par les fournisseurs d’énergie, ils prennent la forme de primes, de chèques ou de bons d’achat. Là encore, seuls les panneaux thermiques et hybrides sont concernés. Le montant dépend des revenus du ménage, du type de travaux réalisés, de la zone climatique et de l’opérateur choisi. Petite astuce, un CEE peuvent se combiner avec MaPrimeRénov’, ce qui permet d’augmenter le financement d’une installation solaire thermique ou hybride.
Les solutions bancaires et fiscales
Lorsqu’un projet solaire n’est pas entièrement financé par les aides publiques, d’autres solutions viennent compléter l’investissement. L’éco-prêt à taux zéro est l’un des dispositifs les plus accessibles. Il peut atteindre 50000€, sans intérêts à rembourser puisque ceux-ci sont pris en charge par l’État. Ce prêt s’applique uniquement aux installations solaires thermiques et hybrides, utilisées pour l’eau chaude ou le chauffage. Le photovoltaïque destiné uniquement à la production électrique n’y est, encore une fois, pas éligible. Les conditions sont strictes, le logement doit être une résidence principale construite depuis plus de deux ans, et les travaux réalisés par un professionnel RGE. Cumulable avec MaPrimeRénov’ et les certificats d’économies d’énergie, il permet de réduire très fortement le reste à charge.
À côté de ce dispositif réglementé, les banques proposent des prêts verts, des crédits classiques assortis de taux préférentiels pour les projets liés aux énergies renouvelables. Ces produits sont plus souples que l’éco-PTZ, ils peuvent financer tous types d’installations, y compris le photovoltaïque pur, avec des durées de remboursement généralement comprises entre 5 et 15 ans.
Les soutiens locaux et options complémentaires
En plus des dispositifs nationaux, certaines collectivités territoriales proposent des soutiens financiers qui peuvent alléger la facture d’un projet solaire. Ces aides prennent différentes formes, prime forfaitaire à l’installation, subvention calculée en fonction de la puissance des panneaux installés, ou encore bonus destiné à encourager l’autoconsommation collective dans les quartiers. Les montants varient selon les territoires et les priorités locales. Ces dispositifs sont cependant encadrés, l’arrêté du 6 octobre 2021 rappelle qu’ils ne sont pas toujours cumulables avec les aides de l’État comme la prime à l’autoconsommation ou l’obligation d’achat. Avant de déposer un dossier, il est donc indispensable de vérifier si la subvention locale peut se combiner avec les dispositifs nationaux déjà mobilisés.
Les logements collectifs disposent aussi d’un soutien plus spécifique avec MaPrimeRénov’ copropriétés, qui reste accessible en 2025 malgré les ajustements du dispositif individuel. Elle vise à financer une rénovation globale de l’immeuble, dans laquelle un projet solaire peut s’intégrer en complément d’autres travaux comme l’isolation ou le remplacement du système de chauffage.
Enfin, il convient de rester vigilant face à certaines offres commerciales. Depuis plusieurs années, de fausses promesses circulent autour de panneaux photovoltaïques soi-disant gratuits ou d’installations solaires pour seulement un euro ! Ces formules n’existent pas et doivent alerter les particuliers. Derrière ces propositions se cachent souvent des contrats désavantageux, voire des escroqueries qui exploitent la complexité des dispositifs officiels. Les autorités rappellent que les aides disponibles ne couvrent jamais l’intégralité du coût d’une installation. Pour sécuriser son projet, il est recommandé de passer uniquement par des installateurs photovoltaïques certifiés et de comparer plusieurs devis.